E S P A C E S |
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L'architecture interne des logiciels multipistes conditionne en grande partie les méthodes de travail, mais aussi les écritures spatiales possibles. Cela ne veut pas dire que l'on ne puisse réaliser des masses spatiales complexes avec, par exemple, un Protools LE, mais simplement qu'il sera difficile ou fastidieux de le faire, et qu'il existe d'autres outils qui peuvent être plus adaptés à un travail particulier. Par exemple, il serait dommage de passer son temps à dessiner une à une des courbes de volume pour réaliser des profils cinétique alors qu'il existe des modules "surround" spécialisés dans cette tâche qui permettent de le faire interactivement avec l'écoute du son...
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Les plus anciens logiciels multipistes
(Cubase, Protools...) ont d'abord pris comme modèles les environnements
matériels des studios, magnétophones multipistes et consoles (certains
n'ont d'ailleurs pas encore dépassé ce stade...). Puis, profitant de la souplesse de l'ordinateur et de ses capacités grandissantes (vitesse de calculs, quantité de stockage), les possibilités de routage dans les consoles virtuelles se sont développées, permettant par exemple de multiplier le nombre des envois auxiliaires (mode 2). Comme par hasard, les acousmates qui faisaient, et font encore, de la projection d'œuvres stéréophoniques en concert utilisaient depuis longtemps ce même procédé pour "transformer" une console de mixage en "console de diffusion". Le procédé est puissant mais peut être peu utilisable en pratique sans l'adjonction d'outils dédiés. Enfin, depuis une dizaine d'années, grâce au développement de la pentaphonie au cinéma, certains éditeurs de logiciels (Samplitude) ont commencé à intégrer les fameux "panoramiques surround", premiers objets officiellement consacrés au positionnement de sources sonores sur différents haut-parleurs (mode 3). Ceci d'ailleurs au point de faire croire que composer des espaces sonores est quelque chose de nouveau, et aussi de faire oublier que cinq, c'est peut-être bien, mais que les projections publiques se font depuis longtemps sur seize, vingt, trente ou plus voies de diffusion... et que ce n'est certainement pas pour rien ? Finalement, quelques logiciels plus avancés ou basés sur des architectures différentes (connexions modulaires par exemple) proposent actuellement des environnements où tous les éléments - pistes, bus, effets, instruments, fichiers - peuvent être multiphoniques (mode 4). L'idéal quoi... Mais en dehors de ce raccourci historique qui pourrait faire croire que chaque technique remplace la précédente, ces quatre "modes" correspondent également à quatre types de propositions d'écritures spatiales. S'il est vrai qu'il existe une compatibilité descendante - le mode 4 permet de travailler également dans les trois autres, le mode 3 peut travailler dans les modes 2 et 1 etc... -, chacun peut être parfaitement adapté à la réalisation d'une œuvre, ou d'une partie d'œuvre particulière (mais bon, je n'échangerais pas pour autant mon Podium contre tous les Protools de la Terre !). |
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