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Equipement

 

Puisque mon ambition est d'aborder tous les aspects de la composition multiphonique (!), il faut bien que je mette un peu les mains dans le cambouis : c'est en effet bien joli de réfléchir sur les espaces sonores, mais il faut aussi pouvoir les fixer et en jouer...

La question banale, mais cruciale, qui se pose à chacun est souvent : que dois-je acheter ?
Question à laquelle je ne peux bien sûr pas répondre. Mais, compte tenu de la petite expérience que j'ai acquise dans ce domaine pour m'être confronté itérativement à ladite question, je peux néanmoins apporter quelques éléments de réflexion.

 Software contre
 hardware

Une des raisons de l'émergence tardive du critère d'espace est due à la possibilité relativement récente de pouvoir capturer, traiter, créer et fixer des espaces multiphoniques qui soient suffisament riches pour intéresser un acousmate exigeant ou inventif...

Un peu d'histoire  

L'ère "analogique" acousmatique* (en gros 1950 - 1990) était principalement basée sur des magnétophones stéréo, utilisés en parallèle et combinés à une console de mixage. Contrairement à l'utilisation des magnétophones multipistes qui était faite dans les studios d'enregistrement de musiques, et malgré les contraintes de synchronisation qu'il présentait, cet agencement permettait le montage séparé de voies de mixage, chose quasiment indispensable lorsqu'on compose directement sur le support.
Dans une optique multiphonique, il n'y avait alors que deux solutions : utiliser ces multiples magnétophones stéréo comme des sous-ensembles d'un dispositif de projection multicanal (multi-stéréo en espace cloisonné), ou utiliser un ensemble de magnétophones multipistes à la place des magnétophones stéréo, afin de pouvoir monter et traiter des "objets" multiphoniques.
Cette dernière solution s'avérait héla d'une part inabordable (quatre magnétos huit pistes et une console 24/8 pour un simple montage-mixage octophonique), et de toute façon ingérable artistiquement, principalement du à la quantité de réglages d'intensités qu'il aurait fallu pouvoir gérer simultanément, sans possibilité bien sûr d'automation.
Restait la possibilité d'utiliser un seul magnétophone multipiste, qui permettait de synchroniser facilement les pistes / canaux, mais au détriment des possibilités de superposition (mixage multicanal) : on était encore dans un espace cloisonné, ou au mieux imbriqué (voir l'organisation des canaux).
Les solutions multi-stéréo principalement, et multi-pistes un peu, ont été utilisées de temps en temps par certains compositeurs (voir ), mais plus en tant que support à diffuser (en projection interprétée) que comme espace cohérent à écouter (en projection directe).

Le "passage au numérique", si on en reste avec des machines dédiées du genre magnétophones + console n'apporte rien de mieux sur le principe d'utilisation, le seul avantage est que ça coûte maintenant moins cher... **

Mais une autre solution est apparue dans les années 80, et a permis à certains acousmates, dont moi même, de réaliser des œuvres en 16 ou 24 canaux sans les limitations des systèmes multipistes, que ce soient des magnétophones ou des ordinateurs : l'association d'échantillonneurs (et synthétiseurs) et du séquenceur MIDI.
En effet, un échantillonneur disposant de huit sorties et de vingt-quatre voies de polyphonie, revient à disposer de vingt-quatre magnétophones huit pistes associés à une console disposant de cent-quatre-vingt-douze entrées vers huit sorties, associée à un système d'automation flexible et contrôlable gestuellement... Dans la pratique, l'exemple précédent donnerait plutôt "seulement" quarante-huit entrées (des voies de polyphonie étaient utilisées pour permettre des mouvements continus sur les huit canaux, voir ), mais on comprend qu'il était alors facile dans le principe (mais un peu fastidieux dans la pratique !) d'obtenir plus de canaux en juxtaposant plusieurs machines.

Enfin !  

On peut considérer le mode multicanal que l'on trouve aujourd'hui dans certains logiciels multipistes, ou les possibilités permises par les environnements modulaires, comme une généralisation et une amélioration de ce dernier procédé.
Le résultat, c'est qu'en ce qui concerne les possibilités de capture et de traitement des critères d'espace, il n'y a maintenant plus de réelle alternative à la configuration ordinateur + interface audio + logiciels adéquats (en dehors de cas particuliers bien sûr).

 

 

 

 Alors : quoi ?

L'équipement nécessaire aujourd'hui pour composer en multiphonie, c'est :
- un ensemble d'enceintes, amplifiées ou avec amplis séparés ;
- un ordinateur, de préférence sous Windows (allez voir pourquoi du côté des logiciels) ;
- une bonne interface audio disposant du nombre de sorties nécessaire ;
- quelques logiciels - multipistes, modulaires, instruments et plugins - bien choisis ;
- des contrôleurs gestuels appropriés ;
- un système de capture microphonique adapté ;
- un lieu suffisament grand pour permettre le placement relatif des enceintes...

Des instruments MIDI, une console ?
Pourquoi pas, si vous les avez déjà, mais leur utilisation multiphonique risque de poser plus de problèmes qu'autre chose...

 

 

Notes

* C'est évidemment une manière très caricaturale de découper le temps, et sans rapport réel avec les œuvres composées. Cela reflète simplement la réalité de l'équipement utilisé par la majorité des acousmates et des studios.

** Pour une production stéréophonique, si l'on dispose de machines analogiques performantes et en bon état, il n'y a pas de "gain compositionnel" à passer à l'ordinateur, juste l'accès à une offre d'outils logiciels (traitements, synthèse etc.)