|
||
|
||
|
||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les trois niveaux | Les quatre espaces
Quelle que
soit la technique que l'on utilise pour créer et reproduire des
espaces sonores à partir de haut-parleurs (espaces projetés), l'espace
entendu résulte toujours de la combinaison des différents
niveaux suivants :
- le signal fixé sur le support, "avant"
qu'il ne soit produit par les haut-parleurs ;
- le signal projeté
par les haut-parleurs, selon leurs caratéristiques et leur emplacement
;
- le milieu de transmission entre
les haut-parleurs et l'auditeur, le lieu avec ses propres caractéristiques
acoustiques ;
- l'auditeur
lui même, c'est à dire ses capacités perceptives, analytiques et
associatives
(ce qu'il entend, ce qu'il comprend et ce qu'il imagine...), sa
projection spatiale mentale personnelle.
Compte tenu de la variabilité
de cette dernière composante, de l'impossibilité de la maîtriser totalement
(!) et de mon incompétence dans le domaine cognitif, ce
dernier niveau sera généralement mis de côté ou traité séparément...
|
|
|
Le rôle du milieu |
En
dehors du cas particulier de l'écoute au casque, le milieu de transmission
(air ou éventuellement eau) est indispensable et inévitable (dans "l'espace" il n' y a
pas de son !). |
|
Le rôle du haut-parleur |
Le
haut-parleur est un élément non seulement indispensable, mais aussi
actif : c'est lui qui façonne la sonorité du son projeté et qui
détermine en partie comment il sera projeté dans le milieu
de transmission acoustique. Peu d'auteurs cependant ont mis le doigt sur
le rôle crucial, charnière, du dispositif et de la technique de
projection, soit parce qu'ils considèrent généralement comme "évident
et nécessaire" qu'il s'agisse d'un support stéréophonique devant
être "diffusé" dans le cas de projections publiques (voir
le concert), ou
au contraire parce qu'ils recherchent une "reproduction d'un
environnement acoustique naturel" dans lequel le dispositif ne représente
que l'intermédiaire permettant de faire entendre les sons et qui
doit s'effacer devant l'espace modélisé (voir les projections
simulées). |
|
Le rôle du signal fixé |
Le
signal avant qu'il ne soit projeté contient bien sûr également des
informations spatiales, liées au dispositif et à la technique de
projection choisie, essentiellement sous la forme de caractéristiques
spectrales que l'auditeur analysera en tant qu'images d'espaces
(distance, lieu supposé...) et, s'il y a plusieurs pistes/canaux, sous la forme
de corrélations (intensité, phase, spectre...) entre ces différents canaux, pouvant être représentées
mentalement
comme positions, mouvements etc...
|
|
|
||
|
L'existence
du haut-parleur suffit à bouleverser complètement les rapports qui
existent entre les sons et leur perception, si on la compare avec
celle de "l'écoute naturelle" de sources acoustiques (et
non électro-acoustiques). Le haut-parleur délimite deux champs fondamentalement
étrangers, mais leur permet aussi de communiquer : dans le
sens du signal fixé vers l'auditeur bien sûr - la projection -,
mais aussi dans le sens du milieu vers le signal, car l'acousmate,
à moins qu'il ne compose pas avec des sons mais uniquement des "idées
de sons", le fait en fonction de ce qu'il entend - ce qui est
projeté dans son studio - et de ce qu'il imagine - les conditions
d'écoute "finales" domestiques ou publiques -. Mais il y en a également deux autres, fixés
sur le support et déterminés par le dispositif de projection, qui possèdent cette même dualité, quoique
plus subtile, due à la présence du haut-parleur : les indices spectraux
et les rapports inter-canaux. |
* Le titre "Les quatre espaces" fait référence à l'article de Michel Chion "Les deux espaces" sur lequel cette présentation s'appuie en partie.