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Contrairement aux masses spatiales qui sont entièrement
dépendantes du dispositif de projection, les empreintes
spatiales représentent un aspect perceptif de la masse spectrale,
tout comme les notions de "hauteur" ou de "timbre".
Elles représentent un ensemble d'indices que le système nerveux
analyse en fonction des références mémorisées et de la culture de l'individu.
La relative indépendance de ce critère vis à vis de la position des haut-parleurs
en rend la manipulation facile (capture, reproduction, traitements...),
mais
l'image d'espace
est néanmoins longtemps restée assujettie aux autres critères sonores, ou a été assimilée à la problématique de la
localisation auditive.
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Compte tenu de la portion congrue que peut occuper la masse spatiale en stéréophonie
(et qui peut même se confondre avec le dispositif de projection en
monophonie),
l'empreinte spatiale a longtemps été le seul critère d'espace pouvant être
investi de sens compositionnel,
à tel point que le terme même "d'espace sonore" se confond souvent, dans le discours
et l'imaginaire des compositeurs, avec les idées de "profondeur" ou
de "largeur". Par contre, chez ceux pour qui l'espace sonore
est synonyme de cinétisme, la notion d'image d'espace est
soit absente, soit est conçue comme un moyen de simuler
la distance de production ou de projection, selon la valeur
que peut avoir le son dans la composition et la nature de l'œuvre
(acousmatique, "mixte", instrumentale...). Il pourrait donc être tentant d'associer le critère de masse spatiale à l'espace extrinsèque interprété, et celui d'empreinte spatiale à l'espace intrinsèque composé. Cette assimilation a effectivement souvent été faite... Masses et empreintes spatiales ne s'opposent pas mais se complètent et le plus souvent se combinent, comme la hauteur avec le timbre. Reconnaître qu'il s'agit de deux critères possédant chacun leur champ d'application permet d'approfondir |
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Même s'il existe aujourd'hui des outils capables "d'extraire" certains sons simples de leur environnement acoustique par "déconvolution"
(voir par exemple cet
article), on ne peut pas encore "voir"
l'image de distance sur un sonagramme comme on peut y lire si la masse spectrale
est tonique,
bruitée etc. La manière la plus simple d'obtenir des empreintes spatiales
consiste à placer un ou plusieurs microphones et à enregistrer...
À ces empreintes "naturelles", obtenues
artificiellement ne l'oublions pas (quoi de "naturel"
dans une capture microphonique ?), on a l'habitude d'opposer ou d'associer celles
que l'on peut générer et appliquer à l'aide d'outils dédiés (voir les
traitements) ou que certaines transformations font surgir plus
ou moins involontairement, comme par exemple la translation
de masse spectrale - la transposition -. Qu'elles soient embarquées avec les autres aspect du son lors de captures microphoniques ou qu'elles résultent de l'utilisation d'outils ou de transformations électroniques, les empreintes spatiales sont précieuses en elles-mêmes mais aussi parce qu'elles constituent un pont ambigü -donc intéressant- entre les critères de masse spatiale et de masse spectrale. |