L E   S I T E

E S P A C E S

T E C H N I Q U E S

O U T I L S

ΠU V R E S

A N N E X E S

Les Quatre Espaces

Les Dispositifs

Masses Spatiales

Empreintes Spatiales

L'Espace Composé

Exemples

 Le Plan

Recherche

 Catégories d'empreintes les instruments

Variations des empreintes les instruments

Rapports masses / empreintes les instruments

Les critères d'espace et les autres critères les instruments

  

  

  

  

 

E S P A C E S . . . 

Les Empreintes Spatiales

Rapports masses / empreintes

Cohérence | Empreintes n-phoniques | Juxtapositions | Distance et site | Images et profils | Contrepoints

Bien qu'en quelque sorte dissociées par le rôle du haut-parleur, la masse spatiale et l'empreinte spatiale constituent pour l'auditeur un phénomène perceptif global. Même sur le plan du support, un certain nombre d'attributs, notamment l'image de mouvement, se situent à mi-chemin entre les deux critères, empruntant à l'un et à l'autre certaines de ses propriétés.
Mais la plus grande difficulté pour analyser les rapports complexes que ces deux critères entretiennent provient certainement du fait que l'empreinte spatiale ne se distingue en rien, du point de vue du signal, de la masse spectrale, alors que la masse spatiale est encore le plus souvent considérée comme un aspect conjoncturel, extérieur à l'objet sonore, en tout cas dont l'existence et la nature sont totalement liés au dispositif de projection qui lui est associé.

Page en cours de rédaction  

 La cohérence

Bizarement, le domaine spatial est le lieu où semble se jouer en grande partie la cohérence de l'œuvre. Je dis bizarement parce qu'en ce qui concerne les autres aspects des objets sonores - les associations par juxtaposition temporelle, montage et mixage - ils ont depuis longtemps été libérés des contraintes de la causalité.
C'est peut-être d'ailleurs pour cela qu'un minimum de cohérence spatiale peut sembler nécessaire pour lier ensemble l'hétérogénéité des autres critères sonores, un peu à la manière dont la "musique de fosse" au cinéma contribue à donner une apparence de continuité à la succession des coupures de plans visuels ?

La réverbération produite par les outils du studio constitue ainsi souvent le liant dont usent et abusent certains compositeurs, tous genres confondus, mais peut-être principalement ceux de tradition instrumentale...
Chez certains acousmates, comme Pierre Henry par exemple, cela peut être le contraire, et la réverbération est alors utilisée comme un critère indépendant de l'objet sonore plutôt que comme la simulation d'un environnement qui engloberait l'œuvre toute entière.

Évidemment, la réalité n'est pas aussi tranchée, et certaines catégories d'empreintes spatiales comme les images de distance et les images de lieux peuvent être considéres à la fois comme un aspect d'un objet et un moyen de le relier aux autres.
 

 

 

 

 Empreintes
 n-phoniques

Si le critère d'empreinte spatiale peut exister lorsque la masse-canal de l'objet est égale à un (monophonique), si la plupart des objets que l'on traite encore aujourd'hui possèdent des masses-canal égales à deux (stéréophoniques), il n'y a en réalité aucune limite au nombre de canaux sur lesquels les images d'espaces peuvent s'étendre. En fait, une empreinte spatiale est toujours combinée à une certaine masse spatiale.
Le terme d'empreinte n-phonique rappelle simplement ce fait, qui rend la perception, l'analyse et le traitement des critères d'espace une chose si délicate et si intéressante...
Ainsi :
- l'empreinte monophonique représente un cas particulier où la masse spatiale est réduite à la seule valeur du site ;
- l'empreinte stéréophonique peut être associée à différentes valeurs du site et de la densité, ce qui reste encore simple à analyser / traiter ;
- à partir d'une masse-canal égale à trois, la manière dont l'empreinte spatiale est organisée devient plus complexe et entièrement liée à l'organisation de la masse spatiale, à tel point qu'il est difficile de les distinguer l'une de l'autre.
 

 

 

 

 Juxtapositions
 d'empreintes

En quoi consiste un "bon" mixage stéréophonique ?
Des objets sonores sont placés à l'intérieur d'un champ de projection panoramique (le site et la densité de la masse spatiale) déterminé par l'angle formé entre les deux projecteurs ainsi que d'autres caractéristiques plus fines (projection stéréophonique bi-canal), et en même temps à l'intérieur d'un champ de profondeur parfois qualifié de "virtuel" (mais le champ panoramique l'est également...) résultant des valeurs du critère d'empreinte spatiale que possèdent ces objets, principalement de l'image de distance et de l'image de lieux.
Des plans de présence / distance sont organisés où les caractéristiques d'empreintes de certains objets se trouvent masquées ou "absorbées" par d'autres (masquage spectral) ou plutôt renforcées du fait de leurs différences et de leur conjonction avec d'autres critères.

La composition multiphonique décuple ces possibilités car d'une part la masse canal des objets, donc des empreintes, peut être supérieure à deux dans le cas de captures ou de traitements pentaphoniques ou octophoniques par exemple, et d'autre part la quantité et la diversité éventuelle des points de projection du dispositif peuvent permettre une certaine dissociation des sites et des aires des différents objets, et diminuer les phénomènes de masquage spectral, ou en tout cas autoriser d'autres combinaisons.

Exemples :
- images de lieux différentes situées dans des zones séparées ;
- étagement d'images de distances associées à des sites disposés en plans de distance projetée ;
- accentuation des qualités d'empreintes par l'élargissement ou le rétrécissement de l'aire...
 

 

 

 

 Image de
 distance et site

Les techniques de projection simulée, HRTF ou Wave Field Synthesis, ne distinguent pas la perception de la distance qui seraient dûe à un projecteur éloigné (le site de la masse spatiale) et celle qui résulte d'une valeur d'image de distance. Ou, plus justement, toute perception de distance est de l'ordre de l'empreinte spatiale, puisque par principe ces modes de projection nécessitent l'utilisation d'un dispositif équidistant, et que c'est le traitement opéré sur le signal qui détermine la perception du site, aussi bien sa position angulaire que sa distance (le terme de site comme attribut du critère de masse spatiale n'étant d'ailleurs plus approprié dans ce cas, voir la proposition de masse-empreinte).
Mais même en projection directe, certains dispositifs de projection équidistants-focalisés fonctionnent de la même manière, le niveau de sophistication de la simulation de distance en moins : en stéréo ou en "surround", il n'y a d'ailleurs pas d'autre moyen pour créer de la profondeur que de la simuler en jouant sur les images de distance.

Par contre, dès que le dispositif de projection dispose de plus d'un niveau de plans il est possible de combiner le site avec l'image de distance.
Exemples :
- renforcement : les objets possédant une image de distance importante sont situés au loin et réciproquement ;
- contradiction : les objets "secs" sont placés au loin et ceux dont l'image de distance est élevée sont placés en points rapprochés ;
- une même image de distance est est projetée successivement sur différents plans...

L'existance de points de projection distants a pour corollaire de réduire l'importance du rôle de simulation de profondeur dévolu à l'image de distance lorsque le dispositif ne dispose que d'un seul plan. Ceci a pour résultats de renforcer l'aspect "sens" de l'image de distance ainsi que le rôle "naturel" de l'acoustique du lieu de projection... avec les inconvénients que cela peut avoir : l'œuvre est encore un plus dépendante des justes conditions de projection, et les éventuelles réductions de format sont un peu plus difficiles car ils ont tendance à sonner "trop sec". 
 

 

 

 

 Images et
 profils de masse

Juxtaposer une variation du site ou d'autres attributs de la masse spatiale à une image d'espace peut être assez troublant, voir dérangeant (ce qui est évidemment particulièrement intéressant !), notamment avec les images de lieux.
En effet, une bonne partie de notre apprentissage de la vie consiste à distinguer ce qui est variable de ce qui est stable, et dans le cas de la perception spatiale c'est justement la cohérence acoustique du lieu dans lequel on se trouve qui permet aux objets ponctuels ou mobiles de se définir.
Si le référent varie, les objets mobiles perdent de leur acuité, et l'environnement acoustique perd sa fonction de cadre et est en quelque sorte "réduit" à l'état d'objet.
Le train situé à côté du wagon que vous occupez qui démarre, les effets au cinéma où les murs sont mobiles mais les objets fixes participent de ces aberrations perceptives qui créent un malaise plus ou moins important chez le sujet.

Exemples :
- profil de site associé à une image de lieux fixe...
- juxtaposition d'un profil d'empreinte avec un profile de masse spatiale...
 

 

 

 

 Contrepoints
 divers...

Les exemples précédents consituent ce qu'on pourrait qualifier de cas particuliers de contrepoints entre les deux critères d'espace.