|
|
|
|
|
|
|
|
|
Typo-morphologie | Les critères | Rapports
Les relations inter-critères sont au cœur de la problématique
de l'écoute réduite, et font qu'un objet sonore n'est pas un
phénomène de laboratoire, mais un être "vivant" (même lorsqu'il est
"fixé" !), qui s'offre toujours différemment à notre écoute parce que
les interactions entre ses consituants sont la plupart du temps si complexes
ou si fines que notre attention ne peut se focaliser que sur un nombre limité
d'entre elles à la fois.
C'est, entre autres choses, ce qui fait qu'une œuvre
fixée est toujours à découvrir, et ce sans qu'il soit besoin de la barbouiller
ou de l'agiter pendant qu'elle se déroule... Mais ceci est une autre histoire,
excusez-moi...
Page
en cours de rédaction
|
Les caractéristiques spatiales des sons qui peuvent être entendues, traitées, fixées et reproduites peuvent être considérées comme des critères des objets sonores, au même titre que ceux qui ont été définis par Pierre Schaeffer dans les années cinquante. Le Traité des Objets Musicaux
représente à ce titre une tentative unique dans l'histoire des arts sonores
(et donc aussi de la musique...) d'offrir un ensemble d'outils qui ne soient ni "scientistes" ni "simplistes"
et dont l'usage puisse
être à la fois descriptif et pratique. Est-il possible d'envisager aujourd'hui une typo-morphologie
de l'objet sonore qui soit à la fois plus simple et plus générale, incluant
les deux aspects qui ont été mis de côté à l'époque, à savoir
l'espace et le "sens" ? |
|
|
|
|
|
|
Critères |
|
"Attributs" |
|
simplifications |
variations (exemples) |
|||
Masse spatiale |
= "espace" |
|
site : la place apparente qu'occupe l'objet dans l'espace de projection |
|
position |
"trajectoire" |
agitation... |
|
aire : l'étendue entre les points de projections les plus éloignés |
|
"volume spatial" |
expansion... |
pulsation... |
||||
densité : l'équilibre des intensités sur les différents canaux utilisés |
"balances" |
ondulations |
||||||
forme : la manière dont la masse est répartie dans les trois dimensions du dispositif de projection |
rotation... |
|
||||||
|
|
organisation : la manière dont les autres critères sont répartis sur les différents canaux |
|
??? |
|
|
||
Empreinte spatiale |
|
images de distances : l'impression d'éloignement / proximité |
|
éloignement |
(rapprochement) |
|
||
images de lieux : le rappel de l'acoustique caractéristique d'un type de lieu |
|
ambiance |
(déplacement) |
|
||||
images de mouvements : les mouvements réels ou suggérés, capturés ou synthétisés |
|
|
|
|
||||
images d'images : les informations spectrales signatures de supports ou de moyens de transmission particuliers |
|
(anecdote) |
|
|
||||
images de causalité : l'ensemble des indices sonores conduisant à imaginer la cause de la production sonore, qui peut coïncider ou non avec certains aspects de l'origine matérielle réelle de l'objet sonore |
|
|
|
|||||
Image |
= "sens" |
|
|
|
||||
(images liées) : sens des mots, connotations, symboles... |
|
|
|
|
||||
? |
||||||||
Masse spectrale |
= "matière" |
site : la place qu'occupe le son dans l'espace des fréquences |
|
hauteur |
glissando... |
vibrato... |
||
répartition : ou le degré d'harmonicité (cf tonique / groupe tonique / nodal / cannelé etc. chez Schaeffer) |
|
timbre |
(morphing) |
wah-wah |
||||
densité : l'équilibre des intensités pour chacune des fréquences qui composent la masse spectrale |
timbre et intensité |
(filtrages) |
|
|||||
intensité : valeur globale de la densité |
percussion / résonnance |
tremolo... |
||||||
|
|
|
||||||
Variations |
= "forme" et "animation" |
|
profil : parcours temporel plus ou moins complexe |
enveloppe |
||||
|
entretien : variation rapide plus ou moins continue |
modulation |
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||
|
Une des raisons pour lesquelles j'ai développé une approche des aspects spatiaux en tant que critères des objets sonores plutôt qu'en termes de traitement externe ou de paramètres d'interprétation ou de simulation comme c'est généralement le cas, est l'importance perceptive et compositionnelle qu'entretiennent tous les aspects du son entre eux. Les caractéristiques spatiales y sont intimement mêlées, et c'est la complexité des rapports qu'ils entretiennent qui fait tout l'intérêt (et la nécessité) de composer l'espace entendu plutôt que de le laisser à l'abandon... (je parle des projections publiques). On voit sur le tableau précédent que certains
attributs participent de plusieurs critères. C'est notamment le
cas de l'empreinte spatiale avec certains aspects de la masse
spectrale ou de "l'image de causalité". Il serait illusoire et inutile de vouloir
dresser un catalogue de toutes les combinaisons possibles des attributs
des différents critères !
etc... |