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Distances | Lieux | Mouvements | Images | Causalités
Malgré les difficultés induites par la double personnalité de la masse spatiale, partagée entre les canaux du support et ceux du dispositif de projection, il était néanmoins possible de définir des attributs relativement précis et en accord avec réalité perceptive et compositionnelle (enfin, de mon point de vue...).
Avec l'empreinte spatiale, nous touchons à des espaces métaphoriques, des
images d'espaces, qui ne relèvent plus du domaine de l'espace tridimensionnel "géométrique", mais
d'impressions, de comparaisons, de souvenirs.
Il
y est particulièrement difficile de marquer des frontières, de délimiter des
catégories, car elles ne correspondent finalement qu'à des variations généralement
assez subtiles de la masse spectrale. C'est ça la réalité
du son !
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L'image de distance
représente l'aspect de l'empreinte spatiale qui est peut
être le plus utilisé, et qui est souvent associé voir confondu
avec le site de la masse spatiale ("distances
projetées"). Contrairement à la localisation angulaire qui peut être assez précise selon les circonstances (dans le plan frontal avec une acoustique mate par exemple) et selon les aspects des autres critères sonores, l'interprétation que fait notre cerveau de la "distance d'une source sonore" ne repose pratiquement que sur des indices spectraux, auxquels peuvent s'ajouter dans une faible mesure ceux issus de l'analyse des corrélations entre les canaux. Les indices des images de distance, qu'elles soient
issues de captures microphoniques ou produites par des outils de
traitement du signal (voir les plugins de
simulation d'images) sont : Sur le plan compositionnel, l'utilisation des images de distances permet d'organiser des plans de présence. Certains acousmates comme Denis Dufour excellent dans cet art à l'intérieur de l'espace stéréophonique (écouter par exemple le premier mouvement du "Lis Vert") ou Marc Favre en multiphonie. |
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La nature des réflexions d'un signal acoustique
sur les objets et les surfaces
d'un lieu donné nous renseigne sur la distance possible de la source mais aussi,
et même principalement,
sur la nature du lieu lui même, notamment s'il s'agit d'un champ
libre ou d'un lieu clos, sur ses dimensions
ainsi que certains aspects des matériaux dont il est consitué. Si les images de distances peuvent éventuellement donner lieu à une mise en échelle (floue) du critère d'empreinte spatiale, de proche à lointain, les images de lieu, par leur diversité et leurs connotations, semblent résister à toute tentative d'organisation abstraite... Les techniques de simulation d'acoustique (convolution) représentent des outils extrêmement intéressants pour la modification ou la synthèse d'images de lieux. |
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Elles représentent un cas d'empreinte spatiale à part dans le sens où il s'agit "d'images de variations" (à ne pas confondre avec les variations d'images !). J'en vois deux types de représentants, dont
le
fameux "effet Doppler" constitue
le plus célèbre bien qu'étant aussi le plus rare. L'autre catégorie d'images de mouvements
est à la fois plus évidente et plus ambigüe parce qu'à cheval sur
le critère d'empreinte et celui de masse spatiale
: on pourrait l'appeler "image de variation
de masse spatiale". |
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Lorsque des sons produits par un haut-parleur - radio, télévision, téléphone etc -, et identifiables comme tels par l'auditeur, sont capturés par des microphones et sont ensuite projetés à leur tour par des haut-parleurs, il se produit un "effet Camembert" (où l'on voit sur l'étiquette un moine qui tient une boîte qui tient une boîte etc...) : la projection devient l'image d'elle même. La distance produite est à la fois acoustique,
comme dans l'image de distance, mais est également relative
à notre vécu, notre mémoire. Elle interpose entre le support
et la projection "réels" une projection et un support
que l'on peut qualifier ici de "virtuels". La sonorité du haut-parleur
original (réelle ou simulée),
combinée éventuellement à l'image de distance capturée désigne autant l'appareil
- donc l'image de causalité (le téléphone,
le poste de radio...), que la distance connue entre deux projections, et
qu'il admette que dans la situation d'écoute donnée la source de
projection réelle N'EST PAS celle dont il perçoit l'image. Autrement
dit, pour que l'image d'image soit reconnue comme telle, il faut
que l'auditeur sache que le son n'est pas projeté par un téléphone,
une radio etc., et bien sûr qu'il ait déjà acquis ces références. L'image de la projection par haut-parleur est
la plus commune et certainement la plus efficace, mais les pleurages
et autres instabilités que Chion ou d'autres font subir à la bande
magnétique, les crachottements, souffles et ronflettes que
l'on ajoute à nos enregistrements numériques si "propres",
tout comme les poussières, rayures et autres instabilités qui
fleurissent sur les écrans vidéo et de cinéma, nous rappellent que
le son (ou l'image visuelle) résultent de captures d'instants, fragiles
et surtout passés (ou éloignés dans le cas du téléphone ou de la
radio).
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Là, ça se complique encore un peu plus... Ce n'est pas seulement difficile parce que ça
touche au sens, à la signification, au sémantique, mais surtout
parce que ça interfère avec tous les autres critères du son et qui
fait que l'on ne sait plus par quel bout prendre ces sons ni les écouter.
C'est la raison principale semble-t'il qui les a fait bannir un
temps aux débuts de la musique concrète. À suivre... |