Le son,
l'acoustique et le haut-parleur
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En raison des particularités de la propagation des ondes acoustiques
et des
caractéristiques de notre perception auditive, la réalité
sonore est cependant beaucoup plus complexe. Si besoin est, quelques rappels
pour s'en convaincre : Cas n° 1 : Je prend une seule enceinte (large bande) que je place dans
un lieu de taille importante ; je projette (assez fort !) à partir de cette
enceinte un son du genre "orage sur le Puys-de-Dôme" (pourquoi pas
?) et j'écoute cela depuis un autre endroit du lieu : il y a de très fortes chances
pour que je perçoive ce son projeté comme un phénomène "tri-dimensionnel",
ou tout du moins un "volume". Il remplit la salle,
les multiples réflexions ricochent sur les parois, la partie grave du spectre
s'étale. Un
point de projection unique crée une perception en trois dimensions certes vague, mais
en tout cas pas du tout un point sonore. Cas n° 2 : Je
prends cette fois les cinq enceintes d'un dispositif "surround" que je place autour
de moi dans ma chambre (très
petite et à l'acoustique très mate) ; je lance la lecture d'un enregistrement
vocal monophonique, texte capturé de très près, dont l'intensité
est répartie d'une manière
égale sur les cinq canaux. Je suis placé à proximité de l'enceinte
nommée "surround left", et je n'entends pratiquement qu'elle... Une masse
spatiale est étalée sur tout le dispositif de projection mais je ne
perçois qu'une source ponctuelle.
Ces deux exemples
extrêmes peuvent paraître caricaturaux, mais n'ont rien de si exceptionnels. Ils
rappellent simplement que si le dispositif de projection
représente
la grille à partir de laquelle les sons sont projetés dans l'espace d'écoute
et s'il peut arriver qu'il y ait coïncidence entre le site
de l'objet sonore et l'emplacement d'un haut-parleur,
il ne se confondent pas, ou alors seulement dans lors de conjonctions très
particulières des critères d'objets sonores, d'acoustique et de position d'observation.
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Les dimensions
en géométrie
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Lorsque je parlerai ici de dimensions à propos des dispositifs de projection,
ce sera donc toujours en référence à la disposition des enceintes dans l'espace
physique et non aux différentes
perceptions que peuvent en avoir les auditeurs. Car même si ces perceptions dépendent bien
sûr du dispositif, elles relèvent aussi du domaine du critère de
masse spatiale et de ses interactions avec les autres critères
et éventuellement l'espace extrinsèque.
Heureusement, il
y a très souvent corrélation
entre les deux, car le choix des dispositifs, des lieux et de la position des
auditeurs que fait le compositeur favorise généralement une perception efficace
des masses spatiales, c'est à dire la représentation mentale de ses attributs,
notamment la forme.
Si on se réferre à notre bonne vieille géométrie
euclidienne, les dimensions d'un dispositif de projection
seraient :
dimensions
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géométrie
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constitution
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zéro dimension
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un point
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un haut-parleur, ou groupe
de haut-parleurs suffisamment proches les uns des autres pour être considérés
comme une seule unité et correspondant à un seul canal de projection
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une dimension
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une
ligne
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deux haut-parleurs
ou plus consituant une ligne plus ou moins droite, la continuité de la ligne étant "virtuellement"
consituée par les sites fantômes lorsque la masse-canal
est supérieure à 2 en fonction de sa résolution
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deux dimensions
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une surface
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trois haut-parleurs
ou plus sur un même plan, non alignés
sur une ligne droite, même remarque concernant la continuité que
précédemment
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trois
dimensions
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un volume
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quatre haut-parleurs ou plus
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