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O U T I L S 

Les Instruments 

 

Petit hommage en guise de préambule.
Rappelons le quand-même : les premiers échantillonneurs sont apparus à la fin des années 70 avec des modèles mythiques comme l'Emulator, le Synclavier ou le Fairlight, systèmes numériques conçus sur une base informatique mais habillés en instruments de musique. Leur particularité : enregistrer des (courts) fragments sonores sous une forme numérique et les rejouer avec contrôle gestuel et avec modifications, notamment la transposition. Ce sont à cette époque quasiment les seuls systèmes capables de gérer du son numérique en temps réel, et avec leurs sorties séparées ils ont rapidement été le meilleur (et quasiment le seul !) moyen pour "jouer de l'espace", même lorsque les logiciels multipistes du type Protools se sont développés.

Que peuvent apporter les instruments, matériels ou logiciels, à côté des solutions de montage-mixage "direct-to-disc" ?
Le besoin de "jouer du son fixé", de façonner le son dans son ensemble, de lier tous les critères sonores, espace compris, par une coordination entre le geste et l'écoute, avec les dispositifs "électroniques" comme avec les corps sonores.
Je cite ici deux passages tirés de "A la recherche d'une Musique Concrète" (éd. du Seuil) écrit par Pierre Schaeffer en 1949 (le "Phonogène universel" de Jacques Poullin ou plus tard le "Mellotron", tous deux basés sur l'utilisation de la bande magnétique analogique, peuvent être considérés comme des précurseurs de l'échantillonneur) :

« 22 avril. La première joie passée, je médite. Me voilà assez en peine avec mes tourne-disques, à raison d'une note par tourne-disque. Dans une anticipation cinématographique, à la manière de Hollywood, je me vois entouré de douze douzaines de tourne-disques, chacun à une note. Ce serait enfin, comme diraient les mathématiciens, l'instrument de musique le plus général qui soit. Est-ce une autre impasse, ou suis-je possesseur d'une solution dont je ne fais que deviner l'importance ?
23 avril. Je raisonne cette fois dans l'abstrait : la science et l'hypothèse... Soit un orgue dont les touches correspondraient chacune à un tourne-disque dont on garnirait à volonté le plateau de disques appropriés; supposons que le clavier de cet orgue mette en action les picks-up simultanément ou successivement, à l'instant et pour la durée que l'on veut, grâce à un commutateur-mélangeur à "n" directions : on obtient, théoriquement, un instrument gigogne capable non seulement de remplacer tous les instruments existants, mais tout instrument concevable, musical ou non, dont les notes correspondent ou non à des hauteurs données dans la tessiture. Cet instrument est pour le moment une vue de l’esprit, mais il est réalisable jusqu’à un certain point. En tout cas, faute d’une réalisation prochaine, pratique et économique, il peut servir, en tant qu’hypothèse de travail, à l’échafaudage d’une théorie. »

Aujourd'hui, quelques instruments intègrent des modules de type "surround" et permettent ainsi un contrôle simple des masses spatiales sur cinq, huit ou plus de canaux, et pour certains de ceux qui disposent de sorties multiples il est possible d'utiliser à leur place des modulations standards, plus complexes à utiliser mais souvent plus souples.

Mais la plupart des instruments, dont certains fort intéressants, ne sont pas dans cette présentation simplement parce qu'ils n'offrent qu'une sortie stéréo (ou de multiples sorties mais sans possibilité de contrôle). Leur utilisation dans les logiciels de composition se conforme alors à celle de n'importe quel fichier audio traditionnel, ne permettant une "spatialisation" qu'en aval du son, fortement limitée. Ce sont hélas de très loin les plus nombreux : sur 900 logiciels recensés sur le site KVR, une dizaine seulement (sans compter les AcousModules) sont utilisables en multiphonie :-(

Gestion de la multiphonie EXTERNE à l'instrument :
- tous les sons sont mélangés sur l'unique sortie stéréo
- le contrôle de l'espace est exterieur à l'instrument (automation de la console) et très difficilement réalisé conjointement
- l'écriture spatiale dépend des possibilités de l'objet surround du logiciel multipiste (simples déplacements) ou de l'application associée au "mode auxiliaires"

Gestion de la multiphonie INTERNE à l'instrument :
- la position et le mouvement de chaque élément sonore peut être individuellement contrôlée
- le jeu spatial se fait conjointement au jeu sonore (mais peut également être retouché ou généré après)
- l'écriture spatiale peut bénéficier des fonctions des modules de synthèse (enveloppes, LFO, générateurs aléatoires...)