L'enregistrement
en studio
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C'est la partie techniquement la plus facile : - soit vous disposez d'un multipiste autonome qui
possède les entrées micro nécessaires ; - soit vous êtes riches
et vous utilisez une console disposant de multiples entrées micro
rien que pour ça, connectées à un magnétophone multipiste
ou à l'interface audio de l'ordinateur ; - soit l'interface audio de votre ordinateur
dispose directement du nombre adéquat d'entrées micro, par exemple
une Saffire Pro 26i/o avec huit entrées micro (voir
les interfaces)
; - soit elle ne dispose que d'entrées
lignes, mais elle possède une entrée ADAT qui peut être associée par exemple à un convertisseur
Behringer
ADA8000 ou mieux (et plus cher !) à un OctaMic
RME. Dans tous les cas, l'enregistrement
se fait sur l'ordinateur ou sur le multipiste autonome.
Selon le logiciel utilisé, l'enregistrement se fera de préférence
sous la forme d'un fichier multicanal (Podium, Nuendo,
Cubase SX, Protools TDM, Bidule, AudioMulch, Max/Msp...) ou, à défaut, sous
celle de
multiples fichiers mono ou stéréo à synchroniser (pour les autres
logiciels ou si le nombre de canaux dépasse celui autorisé...). Le
choix de l'une ou l'autre technique dépend aussi, bien sûr, de ce
que vous ferez ensuite de ces enregistrements : montage, traitement,
échantillonnage etc...
Les fichiers multicanaux sont plus faciles à
utiliser, prennent moins de ressources en streaming disque, et sont
plus cohérents pour le travail multiphonique notamment le montage. Disposer de multiples
fichiers stéréo (ou mono) peut par contre être pratique pour la compatibilité
avec les logiciels qui ne disposent pas encore de bus multicanaux
ou si vous ne possédez pas de plugins multicanaux
(ce qui serait bien dommage...). De toute façon, il est assez facile de passer
d'un type à l'autre avec un utilitaire comme WaveWizard (freeware,
Windows, voir Les conversions
de fichiers multicanaux).
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Il est extrêmement tentant de faire sortir la
capture multicanale du studio pour obtenir des images d'espaces
multiphoniques en enregistrement mobile. L'utilisation de micros spécialisés comme le
holophone ou le Soundfield rend la chose possible
(mais chère !), mais le problème provient surtout de la rareté et
du coût du matériel portable
autonome nécessaire pour l'enregistrement.
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Solution 1 : un magnétophone
portable
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Si les enregistreurs stéréo portables sont légion,
ceux qui disposent de quatre canaux ou plus sont particulièrement
rares... et surtout chers. En fait, à part UNE exception, ils sont tous
plus ou moins destinés à l'enregistrement surround pour l'industrie
du cinéma, ceci expliquant celà.
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quadriphonie (par ordre croissant de prix...) :
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Zoom
H2 : tout d'abord, on peut parler de son prix moyen est de 180
euros... Ensuite, on peut commencer à parler de ses
caractéristiques : il peut enregistrer quatre canaux (sous la forme
de deux fichiers stéréo), possède quatre capsules et numérise en 24 bits à 48 kHz (96 en stéréo). Il enregistre sur carte
mémoire (jusqu'à 4 Go), pèse 110 grammes et peut aussi être utilisé comme
une interface audio USB (stéréo). Hélas, il n'est possible de connecter
qu'un seul micro stéréo en externe, on est donc limité à la qualité
de ceux qui sont incorporés et qui sont néanmoins tout à fait corrects
pour le prix. En
ce qui concerne la précision spatiale, un système intégré ne peut
évidemment pas remplacer quatre micros indépendants, mais l'image
quadriphonique est tout à fait adaptée à la disposition 5.0 (90°
à l'avant et 120° à l'arrière). Il représente une sorte de bloc notes
quadriphonique que l'on peut avoir en permanence dans sa
poche et il est prêt à enregistrer en trois ou quatre secondes, ce qui n'est déjà
pas si mal ! Il existe plusieurs application et plugins pour
convertir les deux fichiers stéréo en quelque chose qui soit "compatible
surround" : Vortex
Zoom Encoder (DTS, binaural et Wav, 25 $), Zoom2Five
de Daniel Courville (5.1, VST & AU pour OS X), et le petit H2-Zoo
(5.1, VST pour Windows).
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Zoom
H2n : évolution du modèle précédent, avec deux couples différents,
M/S + X/Y. Comme
le H4n, le H2n permet d'utiliser un couple de micros externes
conjointement au couple M/S pour des combinaisons quadriphoniques
originales. Les capsules sont nettement améliorées, semblables à
celles du H4n, et je trouve l'ergonomie excellente (170 euros).
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Zoom H4n : il
a été le premier à proposer l'enregistrement en quadriphonie sur
un modèle compact en combinant un couple interne et un couple externe
La solution apportée ici est assez
intelligente. Elle permet en
effet de
pouvoir combiner en enregistrement le couple XY intégré avec deux autres micros sur ses deux
XLR disposant d'une alimentation phantom. Et là, l'astuce supplémentaire
(merci Mr Zoom !) est de pouvoir connecter également un autre couple
à la place des micros internes sur une enrée mini-jack (via un petit
adaptateur). Évidemment, cette entrée ne dispose pas d'alimentation
phantom 48v, mais cela reste néanmoins tout à
fait réalisable si on dispose d'un boîtier d'alimentation externe.
Pour 330 euros environ,
on ne se plaindra pas... Il supporte les cartes SDHC jusqu'à 32
Go et dispose en option d'une petite télécommande filaire bien pratique.
La fréquence d'échantillonnage reste limitée à 48 kHz en quatre
canaux.
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Tascam
DR-40 : fortement inspiré du Zoom H4n. Il a l'air bien
conçu et à 200 € ce n'est vraiment pas cher.
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Roland
R-26 : un autre modèle d'enregistreur compact qui peut
associer des capsules internes avec des micros externes. Celui-ci
peut enregistrer sur six canaux sous la forme de trois stéréo, par
contre la combinaison des différentes entrées n'est pas encore très
claire : peut-on combiner un des deux couples internes avec deux
paires externes, une en XLR et une en mini-jack ?
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Edirol
R44 : il possède paraît-il les mêmes préamplis que le R4
Pro, pour trois fois moins cher. Jusqu'à 24 bits / 96 kHz (192 kHz
en stéréo), enregistrement
sur cartes SDHC (jusqu'à 16 Go),
quatre entrées XLR avec alimentation phantom, 1,3 kg avec batteries,
une autonomie de 3h30 avec les quatre alimentations phantom activées, 750 euros... Pas
si mal ;-)
Et il y a un bonus : deux unités peuvent être synchronisées
pour obtenir un système d'enregistrement octophonique (qui dispose
de 8 alimentations phantom !), et qui reste compact et pas bien lourd,
tout ça pour moins de 1500 euros. Si je vous dit qu'avec un simple
Y mini-jack, on peut en synchroniser un troisième ? (peut-être plus,
à ma connaissance ça n'a pas encore été tenté...). Là, ça fait sérieusement réfléchir
!
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 Edirol
R4 / R4 Pro : quatre entrées micro avec alim phantom sur disque dur / 1,7 kg / 1400 €
/ 2200 €. La version "Pro"
dispose de meilleurs préamplis micros et propose en plus que la gestion du time-code SMPTE.
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SoundDevices
744T : deux entrées micros + deux entrées lignes (+ préampli
à ajouter) = 4000 $.
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Sonosax
SX-R4 : sur disque dur et carte Compact Flash, 4 entrées micro
avec alimentation phantom (8 pistes possibles), 800 grammes, 3900
euros HT.
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penta et hexaphonie :
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Camescopes
avec micro "5.1" intégré : il existe plusieurs modèles
chez Sony et Panasonic, qui tous enregistrent le son au format AC3.
Qu'est-ce que ça vaut ? Eh bien, pour l'avoir utilisé un peu sur
mon SONY HDR-TG3, je dirai que ça se défend. Si c'est pour obtenir
une spatialité bien précise, rien ne vaut à mon avis des micros
séparés. Par contre, pour des ambiances qui possèdent juste ce qu'il
faut de confusion pour bien envelopper, c'est tout à fait utilisable...
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Zoom
H6 : Zoom continue d'innover avec des super idées et des prix abordables.
Le H6 peut enregistrer sur 6 pistes à partir du couple intégré et
de quatre entrées XLR avec alimentation phantom. L'astuce consiste
à pouvoir placé les micros intégrés dur une embase amovible, qui
fait que l'on peut les changer ou placer à leur place une autre
paire d'entrées externes. Chacune des six entrées possède sa molette
de réglage de gain, et son bouton pour la sélectionner, tout ça
dans une forme très compacte. A tester...
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Tascam
DR-680 : 8 pistes enregistrables, mais hélas seulement 6 entrées micro
(4 XLR avec alimentation phantom et 2 jack, les deux autres entrées sont en SPDIF), enregistrement
sur carte SD en 24 bits / 96 kHz. Il est possible d'en connecter
deux en cascade pour doubler le nombre de canaux. A 950 € environ il semble
extrêmement intéressant !
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Nagra
VI : 4 entrées micro + 2 entrées lignes, 6000 €. Il nécessite
évidemment deux préamplis micro supplémentaires pour en registrer
en 5.1.
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Fostex
PD6 : six canaux / 3,5 kg / 8500 $. L'enregistrement sur mini
DVD-Ram est loin d'être idéal, mais de toute façon, 6500 euros de plus que le R4 pour
deux pistes supplémentaires, bon...
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Cantar
Aaton : huit pistes indépendantes mais seulement cinq entrées
micro avec alimentation phantom, enregistrement sur disque
dur,
mixage intégré, 3,2 kg, tout ça pour la bagatelle de 15000 $
!!!
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octophonie :
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Zoom
R16 : 8 entrées micro XLR dont seulement 2 avec alimentation phantom pour
la version R16,
et deux micros intégrés (du genre de ceux qui équipent le H4n),
enregistrement sur carte SDHC jusqu'à 32 Go, en 48 kHz / 24 bits,
1,3 kg, tout ça pour 350 euros... Comme cette petite chose fait
également office d'interface audio USB et de surface de contrôle,
on peut dire sans crainte que l'investissement est minime. Deux unités peuvent être synchronisées pour
enregistrer sur 16 canaux :-)) Le R24 reprend
la même apparence et offre quatre alimentations phantom supplémentaires
pour 100 euros de plus.
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AETA-audio
4Minx : différentes versions de quatre à huit canaux, avec option
time-code. Prix ?
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Roland
R-88 : sortie 2013, 3000 €.
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Tascam
HS-P82 : Enregistrement sur deux cartes Compact Flash, présentation
très proches du Deva et du HHB, connectique très pro... 5000 €.
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Sound
Devices 788T : 8 entrées avec alimentation phantom, disque dur
ou compact Flash, 2 kg, communication en USB et Firewire... tout
ça semble parfait. Bien qu'inabordable pour un compositeur, le prix
de 6000 $ est malgré tout assez correct si on le compare aux modèles
suivants.
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Zaxcom
Deva 5.8 : 8 canaux sur disque dur, 12500 $
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HHB
Portadrive : huit canaux (dont six entrées micro seulement) / 5,2 kg /
14400 $. D'accord, c'est pour les professionnels du cinéma...
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Solution
2 : un ordinateur portable + interface audio
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C'est
une solution évidemment moins ergonomique et plus encombrante qu'un
magnétophone portable dédié, mais
peut permettre malgré tout d'être indépendant d'une source d'alimentation électrique
avec une autonomie correcte,
et surtout, comparée à la solution précédente, celle ci peut être particulièrement économique
! Un TabletPC
d'occasion sera parfait dans ce rôle (compter entre 200 et 300 euros
pour un Pentium M de 1 kg, avec USB, Firewire et PCMCIA...).
Première
question : existe-t'il des interfaces audio mobiles (Firewire, USB
ou PCMCIA) disposant d'au moins quatre entrées micro ? Réponse :
- chez M-Audio : non - chez RME : Fireface 800 (Firewire / 4 micro avec alimentation phantom / 1200 €). Rack 19",
interface complète pouvant gérer jusqu'à 26 sorties, faut-il encore
que le portable puisse l'alimenter en Firewire et que ce soit suffisant
pour disposer des alimentations. - chez Echo, E-Mu,
Terratec ... : non - chez MOTU : Traveler
(Firewire / 4 micro avec alimentation phantom / 1000 €). Rack 19",
interface complète pouvant gérer jusqu'à 22 sorties, même remarque
concernant l'alimentatiopn que pour la Fireface. -
chez Digigram : VXPocket
440 (4 micros en 48 kHz / 24 bits, dans les 400 €). La carte est
au format
CardBus et les connexions se font par un câble épanouis, en XLR mais
SANS alimentation phantom. - chez Alesis : la iO|14 et
la iO|26, en 24 bits / 192 kHz, pour 370 € et 500 €. La
première dispose de quatre entrées symétriques avec alimentation
phantom et la seconde de huit. Les deux peuvent être alimentées par
la connexion Firewire. La
version à 4 entrées est avec ses 370 € autrement plus intéressante dans
ce cas
que la Traveller de MOTU. - autres ???
La combinaison d'une
iO|14 + portable donne un système d'enregistrement à quatre canaux
qui revient à peu près au même prix que l'Edirol R4 si l'on inclue le
prix du portable. Attention, certains ordinateurs comme
les MacBook n'alimentent pas la connexion Firewire
lorsqu'ils fonctionnent sur batterie, et la plupart des PC ne possèdent
qu'une prise quatre broches sans alimentation. Cela dit, il est
relativement aisé de l'alimenter avec une batterie universelle. L'inconvénient reste la taille et le poids qui en fait
plus une solution transportable que vraiement portable. La iO|26,
plus encombrante, constitue quant à elle avec ses 500 € une
alternative extrêmement économique au Portadrive HHB
ou au Cantar cités plus haut ! La VXPocket
peut constituer une solution intéressante combinée
avec des micros à electret grâce à son
très
faible encombrement, mais à condition d'en trouver une d'occasion car
son prix n'est aujourd'hui plus compétitif (c'est ce que j'ai fait...).
Si ces solutions peuvent s'avérer tout à fait
fonctionnelles, elle ne représentent aujourd'hui plus beaucoup d'intérêt
avec la sorties des enregistreurs portables chez Zoom, Edirol et
Tascam.
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Solution 3 :
un ordinateur portable + plusieurs
interfaces audio
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En
USB, il est possible de connecter plusieurs interfaces (fonction
d'aggrégation dans Mac OS X 10.4, drivers WDM ou driver ASIO4All dans Windows 2000
et XP), et donc d'additionner leurs entrées micro. C'est un peu
moins pratique à utiliser que dans le cas précédent, car il faut transporter et relier
tout ce petit matériel, mais il devient alors envisageable ainsi d'enregistrer
sur six ou même huit canaux : - chez Edirol, l'UA-25
dispose de deux entrées XLR avec alimentation phantom (échantillonnage
en 24 bits / 96 kHz, 230 €) - chez Alesis, l'IO|2
dispose des mêmes caractéristiques que l'Edirol pour 160 €... qu'en
est-il des drivers ? - chez M-Audio, la MobilePre
USB à 150 € convient tout à fait (échantillonnage en 24 bits
/ 48 kHz), ou la Fast
Track Pro qui échantillonne à 96 kHz (230 €) - la Line6 TonePort UX2,
orientée guitare mais aux caractéristiques voisines de l'Edirol
et de l'Alesis à 210 € À 200 € en moyenne l'interface
+ un "netbook" (dans les 300 €), cela peut faire théoriquement
six entrées micro avec alim phantom pour 1000 € environ, au lieu des 8000 € du PD6
Fostex...
Même remarque que pour la solution 3 : ça ne
vaut aujourd'hui plus la peine de s'embêter...
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Solution 4 : un
ordinateur portable + des micros USB
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Contrairement aux deux solutions précédentes,
celle-ci offre au moins le mérite d'être pratique. On trouve en
effet maintenant de nombreux modèles de microphones intégrant des
convertisseurs et une interface audio USB, comme les Samson
C01U (81 €) et BluMic
Snowball (139 $), le t.Bone
SC450 USB (large membrane, 98 €) et le MXL
USB.007 qui lui est stéréo (large membrane, 200 $ environ). Cette
solution possède le mérite de s'affranchir des limites du nombre
d'entrées micro sur les interfaces portables, des alimentations phantom
et de l'encombrement. Les inconvénients ? - les caractéristiques
et la qualité de l'échantillonnage dépend du convertisseur présent
dans le micro (16 bits / 48 kHz), ce qui risque d'être inférieur
à ce qu'on obtiendrait avec une interface dédiée (voir les tests ici
et là)
; -
on a pas le choix du micro, les deux premiers cités étant assez
limites, les deux suivants plutôt bons ; - il faut bien sûr disposer d'au moins
quatre ports USB pour de la quadriphonie (deux seulement avec le
MXL), qu'ils soient correctement alimentés et que tous soient disponibles dans votre logiciel (via
agrégation sous OS X et ASIO4All sous Windows) et correctement synchronisés, ce qui est loin
d'être garanti !
Je tiens à préciser que
je n'ai pas testé un telle configuration, et ne connais personne
qui l'ait fait...
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Utiliser une grosse batterie / onduleur délivrant du 220 volts
pour alimenter une interface pro ?
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