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Objet/Structure | Les "n'importe quoi" de l'espace | Écriture ?
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en cours de rédaction
En acousmatique, contrairement à la musique transmise par notation, il n'est
pas facile de distinguer ce qui serait un niveau du son, un niveau "de
l'écriture" et un niveau de la composition : ce qui relève de l'objet ou
de la "structure".
Traditionnellement, le terme de composition fait référence
à l'œuvre elle même - «c'est une composition» - ou encore à sa forme temporelle
globale - parties, mouvements, sections... -.
Celui d'écriture est
plus difficile à circonscrire. Il ne s'agit évidemment pas dans le cas présent de la représentation
visuelle de symboles destinés à la transmission des actions instrumentales et
des intentions musicales (notation), mais de ce qui construit le sens de l'œuvre,
pas à pas ou plutôt son à son pourrait-on dire, aussi bien pour celui qui la
fabrique que pour celui qui l'écoute.
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Plutôt que de mal paraphraser ce que d'autres
ont parfaitement formulé, je préfère laisser la parole à Michel Chion (Guide des Objets Sonores, page 56) : |
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Je cite à nouveau la phrase de Michel Chion
(oui, encore lui...) mise en introduction du site, qui décrit merveilleusement me semble-t'il où se situe le sens
compositionnel dans notre "art haut-parlant" (selon
la formule d'Alain Savouret) : «
La musique du son, c'est lorsque n'importe quoi, absolument n'importe
quoi dans sa substance est susceptible de devenir un signifiant fondamental
de l'œuvre : une brisure, un pli, un éclat, un a-coup dans le tracé
du son, un bombement sur sa surface... » Pour moi, tous les critères du son, c'est à dire tous les aspects du sonore qui sont perceptibles, reproductibles, et donc "compositionnables", participent de ce n'importe quoi, y compris bien entendu les caractères spatiaux, masses spatiales et empreintes spatiales, et ce quel que soit le format de réalisation stéréo-, penta-, hexadécaphonique ou autre. Cette sensibilité à tous les aspects du son s'oppose
au réductionnisme qui est très souvent associé à l'idée que l'aspect
spatial soit composable. Mais ces deux attitudes ne sont pourtant
pas exclusives et peuvent dans une certaine mesure être complémentaires.
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Isoler la dimension spatiale d'une œuvre, comme on isole très (trop ?) souvent la dimension mélodique ne me semble pas être très pertinent dans un art des sons, autrement que pour mettre en évidence certains aspects de leur facture ou comme un élément d'analyse parmi d'autres. La question qui se pose est sur quel aspect de
quel critère focaliser l'attention, et il est à craindre que l'on
ne se retrouve encore une fois face aux aspects les plus visibles,
à savoir les plus faciles à représenter : le site de la masse
spatiale et ses variations (bis). Pourtant, l'espace ne se réduit pas à cette partie
émergée de l'iceberg, pas plus que le corps d'un objet sonore n'est
limité à sa hauteur tonale (lorsqu'elle existe). Que l'on ne se méprenne pas : il me semble extrêmement
intéressant et important de pouvoir analyser cette partie là des
œuvres. Les écritures
acousmatiques sont extrêmement diversifiées, et le passage des aspects
spatiaux du statut de décoration à celui de critères à part
entière change l'équilibre des compositions. |