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E S P A C E S . . .

Masses Spatiales

les instruments Les Attributs de Masse 

 

   Contrairement au critère de masse (spectrale) définit par Schaeffer, celui de masse spatiale s'inscrit dans un espace à trois dimensions (au lieu d'une : les fréquences), ce qui complique singulièrement sa description !
   Dans la réalité perceptive et composable c'est même encore plus complexe puisque si la masse spectrale nécessite en fait trois dimensions pour être définie (une de fréquence, une d'intensité et une de durée) on arrive à six ou sept pour la masse spatiale : trois d'espace, une d'intensité, une de durée et une de fréquence...
D'autre part, on a vu que la particularité et l'aspect le plus discutable de ce critère est, selon la technique choisie de projection directe, de se définir en fonction du dispositif de projection. Cela veut dire qu'on ne pourra décrire efficacement la masse spatiale, que l'écoute ne sera conforme avec le signal inscrit sur le support et qu'on ne pourra la traiter artistiquement, qu'en se référant constamment à l'emplacement proportionnel des enceintes et de l'auditeur.

 

 Que décrire ?

   Décrire représente avant tout un moyen d'investigation, de connaissance, dont le but final peut être la composition ou l'analyse, mais qui pour pouvoir s'effectuer doit également être basé sur la composition et l'analyse. But et moyen tout à la fois.
   Pour décrire plus précisément ce que j'ai essayé de définir comme un critère de masse spatiale, je me suis donc appuyé sur mon expérience, mes observations, mais aussi sur la programmation d'outils comme les AcousModules. Ceci m'a permis de mettre en évidence des aspects qui m'auraient certainement échappé autrement, sans lesquels il est possible que j'en serais resté à des notions aussi vagues que "position", "volume" ou "mouvement".

   La difficulté majeure inhérente à toute description consiste à définir quels sont les aspects les plus pertinents, ceux qui émergent principalement au niveau de la perception, sans tomber dans le piège du réductionnisme (comme celui qui ferait croire qu'un son n'est qu'une hauteur !).
   Certains aspects n'apparaissent que dans certaines conditions, lors de certaines conjonctions de valeurs de critères, d'autres peuvent être le plus souvent masqués par la complexité de la composition (le brouillage intervient très rapidement dans le domaine spatial...) mais n'en être pas moins présents.

   À cause de la complexité des rapports entre masse-canal et masse entendue, l'approche Schaefferienne qui consiste à faire d'abord confiance aux oreilles nécessite souvent ici d'être épaulée par des représentations visuelles.
   Dans les pages qui suivent, il est fait usage de représentations schématiques qui n'ont de valeur que par rapport à une expérience d'écoute réelle. Je projette d'y associer des exemples sonants dans quelque temps, vraissemblablement sous la forme de fichiers penta et octophoniques, mais d'ici là il faudra se contenter de ces mensonges visuels...

 

 

 

 Les quatre
 attributs

   La nécessité de trouver une terminologie qui reste simple mais qui soit adaptée au domaine spatial et qui soit si possible dépourvue d'ambiguité n'est pas une chose facile ! Plutôt que de faire une liste de "types" de masses spatiales, j'ai rassemblé sous la forme d'attributs les différents aspects nécessaires à leur description. Les termes que je propose ont déjà été renommés, réorganisés ces dernières années, et il est vraissemblable qu'ils le seront encore...

   Le critère de masse (spectrale) de Schaeffer, compte tenu de certaines parentés, a représenté en quelque sorte le modèle pour la définition de celui de masse spatiale. Il était donc tentant de me rapprocher de la terminologie qu'il avait inventée.
J'ai ainsi conservé le terme de "site" qui bien qu'il se rapporte ici à un espace tridimensionnel plutôt qu'à une seule dimension coïncide parfaitement, mais remplacé celui de "calibre" par "aire", plus proche de la perception et des représentations qu'on peut en donner par rapport au dispositif de projection.

Ceci donnerait :
L'aire : l'extension spatiale de l'objet par rapport au dispositif de projection et/ou l'auditeur. La résolution représente le rapport qui existe entre l'aire et la valeur de la masse-canal, et détermine en quelque sorte la précision de la masse spatiale ;
Le site : c'est la zone spatiale où l'objet est centré, ou plutôt son barycentre (voir la densité) ; selon les valeurs de l'aire et de la résolution, il se peut qu'il ne soit pas toujours possible de définir le site et il convient de toujours préciser si la description du site est relative au dispositif (site absolu) ou à l'auditeur (site relatif) ;
La densité : c'est la répartition de l'intensité de l'objet sur les différents canaux définis par la masse-canal. La forme représente la manière dont la masse est organisée par rapport au dispositif de projection, sur une, deux ou trois dimensions (masse-canal supérieure à 2) ;
L'organisation : ou comment les autres critères de l'objet sonore sont répartis par rapport à la masse-canal

 

Notes  
La plupart de ces attributs, même s'ils n'ont pas été formulés de cette manière, sont traités depuis longtemps par les acousmates qui ajoutent un niveau d'espace aux œuvres pocophoniques en concert, en agissant par exemple sur les potentiomètres de la "console de diffusion".
En jouant sur les intensités des canaux originaux sur chaque projecteur, ils choisissent le site (devant, derrière, au fond...), l'aire (sur des enceintes proches ou éloignées l'une de l'autre), la résolution et bien sûr la densité.
La seule chose qui échappe heureusement à cette transformation, c'est la modification de l'organisation.
Il n'y a donc (presque) rien de nouveau dans ces attributs de masse spatiale, si ce n'est qu'ils se rapportent à chacun des objets sonores et non plus comme modification de l'œuvre globale. Ils peuvent être capturés, composés et reproduits plutôt qu'ajoutés facultativement...