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Masses Spatiales

les instruments L'aire

 

   L'idée qu'un son puisse posséder un certaine étendue dans l'espace semble correspondre à notre expérience commune.
   Dans le domaine des sons qui ne sont PAS produits par des haut-parleurs, l'étendue spatiale que peut occuper un son semble liée avant tout à la taille de l'objet vibrant, ainsi qu'à la manière dont les ondes sonores se propagent dans le milieu (déterminée par l'acoustique). C'est d'ailleurs souvent à ce deuxième cas que l'on se réferre inconsciemment lorsqu'on parle d'un son "vaste" ou "large" (sans parler des cas où on parle en fait de la masse spectrale !).
   Il existe à ce niveau deux grandes catégories de sons : ceux qui sont produits par quelque chose de bien localisé dans l'espace (voix ou cri animal, ustensiles, moteurs...), et ceux qui résultent d'énergies diffuses, réparties sur des échelles importantes (phénomènes météorologiques...), ou en mouvement (autoroute, essaim d'abeilles...). Évidemment, la distance de la source par rapport à l'auditeur et les conditions acoustiques peuvent transformer l'un en l'autre, comme dans le cas d'un chien qui aboie au loin ou de la pluie entendue par une fenêtre entr'ouverte...



 

 

 

 

   Dans le domaine qui nous intéresse des sons produits par les haut-parleurs, l'étendue d'un son dans l'espace possède généralement une toute autre origine et donc signification, même si le rôle du milieu (l'espace extrinsèque) peut bien sûr interférer et la transformer également (je rappelle que l'on suppose dans toute cette étude des attributs de masse spatiale que le rôle du milieu est considéré comme négligeable ou connu).

L'aire représente la zone délimitée par les points les plus éloignés du dispositif de projection qui constituent la masse-canal de l'objet sonore. Dans la terminologie Schaefferienne le terme utilisé serait plutôt celui de "calibre" ou "d'écart", mais je me suis fixé sur celui-ci qui me semble plus approprié.
  Pour faire plus simple, on pourrait parler également de la taille de la surface ou du volume occupé.
 

   Sur les schémas ci-contre, les deux objets représentés en rouge et en bleu possèdent la même masse-canal (4 canaux), à peu près la même forme, mais une aire différente. On peut noter que l'augmentation de l'aire a pour effet secondaire de diminuer la résolution si on n'augmente pas conjointement la masse-canal, en fonction bien sûr de ce qui est permis par le dispositif de projection.

   Comment parler de l'aire ? En terme de longueur métrique ? En pourcentage de la surface ou du volume occupé par le dispositif ?
L'aire, en tant que manière de décrire le critère de masse spatiale, se définit évidemment par rapport à l'emplacement des points de projection du dispositif, mais peut être considérée soit du point vue du dispositif soit du point de vue de l'auditeur (c'est d'ailleurs la même chose pour le site ou la forme).

   Du point de vue du dispositif de projection, indiquer le pourcentage pour chaque dimension me semble être cohérent et efficace. En effet, puisque le dispositif représente l'espace de projection total de l'œuvre, ce qui compte dans une optique de reproduction ce sont les positions relatives des projecteurs.
   Sur le schéma du haut, l'aire pourrait être décrite comme correspondant à la moitié en X et le tiers en Y, X et Y se référant à la vue de dessus de ce dispositif 2D. Les aires du schéma 1 et celle du shéma 3 (vert) sont identiques, seul le site est différent (et très faiblement la forme).

   Le point de vue de l'auditeur quant à lui n'est possible que pour les situations où sa position et son orientation sont connues, soit pour les dispositifs de concerts ou de séances traditionnels ainsi que pour les dispositifs domestiques.
   Dans le cas d'installations où le visiteur peut se déplacer, ou de dispositions où le public n'est pas regroupé et orienté dans la même direction (voir l'Audium), seul le point de vue du dispositif est envisageable.
   Malgré tout, pour le compositeur, il est nécessaire d'envisager ce point de vue dans tous les cas, la deuxième configuration l'oblige simplement à tenir compte de toutes les éventualités possibles...
   Le point de vue du dispositif est pratique pour la réalisation, mais considérer l'aire ou les autres attributs du point de vue de l'auditeur est indispensable car c'est ce qui est entendu, ce qui correspond à l'image mentale spatiale produite chez l'auditeur.

   Dans les deux schémas précédents, du point de vue du dispositif, la différence entre l'objet rouge et l'objet bleu est avant tout une différence quantitative : l'aire rouge est plus faible que l'aire bleue. Mais du point de vue de l'auditeur, la différence est principalement "qualitative" : l'objet rouge se situe devant lui, il est "extérieur" à lui, l'auditeur "regarde" le son, alors que l'objet bleu l'entoure, l'auditeur se situe "à l'intérieur" du son.
   Si la place de l'auditeur est fixe, l'aire est perçue "déformée" : l'étendue de l'objet rouge en Y n'est pas perçue comme telle (à moins que l'organisation ne la mette en évidence), les valeurs de l'aire servent principalement à rendre le site plus flou, à élargir la diffusion acoustique de la masse spatiale.
   Par contre, si l'auditeur peut se déplacer (schéma du bas), il peut se placer aussi bien au centre de l'objet vert qu'à côté de lui et apprécier l'aire de différentes manières.  
   S'il se maintient sous une forme constante dans le temps, tout attribut peut devenir un attribut explorable, la perception mentale qu'on peut en avoir peut rejoindre dans ce cas le point de vue "objectif" du dispositif...