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TECHNIQUES  

Les techniques de projection

les instruments La projection interprétée

Principe |

Contrairement aux autres techniques présentées, la projection interprétée ne constitue pas à proprement parler un procédé de création d'espace dans le sens où celui-ci se situe par définition en dehors de la composition.
Il s'agit plutôt d'une manière de transformer une projection directe "pocophonique" (comportant peu de canaux) pour l'adapter à un dispositif de projection plus large, ou en tout cas différent de celui d'origine.
Cette technique se rencontre uniquement lors de la projection d'œuvres instrumentales ou acousmatiques dans le cadre de concerts. On se reportera d'ailleurs à la présentation de cette formule pour comprendre la dimension historique et esthétique de son utilisation

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 Principe

 

Le principe en est très simple : le signal d'un support comportant moins de canaux que le dispositif de projection (la grande majorité des œuvres est encore réalisée sur deux canaux, cinq à huit commençant maintenant à être assez fréquents) est multiplié dynamiquement sur les canaux de projection durant la présentation publique, par dosage des intensités. Il est également possible d'enregistrer cette adaptation pendant la préparation du concert et de la projeter ensuite automatiquement, ou de remplacer l'interprétation manuelle par des systèmes d'automation.

L'importance que peut prendre la partie interprétée par rapport à la partie composée est proportionnelle à la différence entre le nombre de canaux du dispositif de projection et celui du support. Dans le cas où ces deux valeurs sont identiques aucune interprétation n'est possible. Plus cette différence est grande, plus l'espace extrinsèque peut être développé.

 

Il est à noter que les compositeurs ne délivrent que TRÈS rarement des informations concernant leur conception ou leurs souhaits d'adaptation, ce qui peut paraître curieux, mais finalement me semble cohérent avec ce que représente la composition acousmatique :
- le compositeur réalise l'espace que lui renvoient ses oreilles, et s'il n'a que deux haut-parleurs
- les acousmoniums n'étant pas standardisés, les lieux de projection pouvant être très divers, les indications qu'il laisserait ne pourraient être que très globales (d'accord, ce serait dans certains cas toujours mieux que rien...) ; celle-ci est donc le plus souvent laissée à la discrétion des programmateurs de concerts, donc au hasard, pour quelques-fois le meilleur, comme pour le pire...

Depuis quelques années, un renouveau vise à donner un statut officiel d'interprète à des personnes qui se spécialisent dans ce travail.

 

 

 

 La conception
 "classique"

La méthode la plus répandue encore aujourd'hui consiste à doser manuellement les intensités de chaque canal du support à l'aide d'une "console de diffusion". Les consoles dédiées à la projection du son doivent permettre le routage de peu d'entrées vers beaucoup de sorties, ce qui représente l'usage inverse d'une console de mixage. Pour cette raison, il a longtemps été fait usage "d'astuces" comme l'utilisation des sorties directes ou même de consoles spécialement fabriquées pour cette tâche comme la console de la "machine acousmatique" du GMVL construite par Daniel Habault), mais à l'heure actuelle la tendance est plutôt vers des modèles commerciaux choisis pour le nombre d'envois auxiliaires dont ils disposent.

L'avantage de cette méthode est qu'elle est technologiquement légère et permet de s'adapter rapidement à n'importe quelles conditions de projection. La technique est basée sur des ajustements fins qui contrôlent à la fois l'aire et la densité de la masse spatiale globale de l'œuvre, et avec de l'entraînement, il est assez facile de maîtriser des intentions qui, de toute manière, restent extrêmement simples par rapport à ce qui peut être composé.
Les meilleurs résultats (à mon avis !) sont obtenus lorsque l'interprète est capable de se laisser aller "au feeling", le suivi de partitions donnant toujours (encore une fois, à mon avis !) des résultats trop schématiques et simplistes.

 

 

 

 La conception
 "technologique"

On trouve depuis les années 70 plusieurs systèmes d'assistance à la "diffusion / spatialisation" des œuvres en concert.

Quelques-uns ont connu un certain succés dans les années 80 ("Sinfonie" du GRAME par exemple dans les années 90) et correspondaient à cette époque au souci d'optimiser les capacités de projection d'une source stéréophonique sur un ensemble de haut-parleurs. A la fois assistance (virtuosité, précision) et mémorisation des gestes, ils pouvaient permettre également la REPRODUCTION d'une diffusion particulière.

Ces solutions, séduisantes car elles conservent le principe d'interprétation cher à beaucoup de musiciens et cohérentes dans le cadre d'œuvres instrumentales ou "mixtes", conservent la dissociation en deux étapes : composition + extension spatiale (lire l'article "Espace et Musique mixte" de Vincent Tiffon dans la revue Ars Sonora n° 5).

L'aspect automation, c'est à dire l'enregistrement des actions effectuées par "l'interprète" est peut être un des aspects qui reste le plus intéressant aujourd'hui, en ce qu'il permet la projection d'œuvres de concert dans le cadre de séances. Une autre utilisation de cette possibilité d'enregistrement serait de pouvoir comparer différentes interprétations d'une même œuvre dans un cadre pédagogique.

Les systèmes :
Collectif & Cie : Phonic
GRAME : Sinfonie
IMEB : Cybernéphone
Espace Musical : Processeur Spatial Octophonique (breveté en 1986)
CREATE : Creatophone
...

Techniquement, ces systèmes sont (étaient) basés généralement sur des séries de VCA (amplificateurs contrôlés en tension) pilotés en MIDI par des systèmes informatiques.
A part le "Cybernéphone" qui s'inscrit dans une démarche de longue date de la part du groupe de Bourges, et dans une moindre mesure Phonic, les autres procédés-machines datent des années 80 et sont, sinon tombés dans l'oubli (Sinfonie), du moins limités à une utilisation privée (concerts "Puce Muse" d'Espace Musical).

Il est aujourd'hui particulièrement facile de concevoir et d'intégrer de tels systèmes sur un ordinateur portable avec une interface audio adaptée. Certains logiciels et plugins dédiés à la "spatialisation" sont consacrés à cette tâche.