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F. A. Q.   

 

 Petite F.A.Q.
 en guise
 d'introduction

Pourquoi ce terme ?
> "multiphonie" se définit par rapport aux termes de mono-, quadri-, octo- phonie. Il indique que le support comporte réellement ou virtuellement plus de deux canaux et que la projection se fait sur un nombre d'enceintes supérieurs à deux. En fait, il représente surtout sur ce site la réalisation, la fixation et la diffusion d'une œuvre sonore dont le format de réalisation correspond à celui de son écoute (nombre de canaux et dispositif de projection du son), c'est à dire que, quel que soit le nombre de canaux et le mode d'écoute, l'espace qui est donné à entendre est, autant que possible, entièrement composé et fixé. Dans ce cas, il serait d'ailleirs plus approprié de parler de composition "n-phonique".

Quelle est la différence avec "multipiste" ?
> multipiste signifie simplement qu'on utilise un support, réel (magnétophone) ou "virtuel" (logiciel DTD par exemple), où les éléments sonores sont fixés sur différents canaux indépendants (les "pistes"). Mais l'écoute et la composition peuvent fort bien ne pas être multiphoniques : c'est le cas de l'énorme majorité des productions sonores stéréophoniques où les pistes sont mélangées (mixées).

J'ai assisté à un concert acousmatique où le compositeur diffusait un CD sur un ensemble de haut-parleurs, est-ce que c'était de la multiphonie ?
> pas du tout, car le format du support était stéréophonique et surtout la création de l'espace entendu n'était pas inscrite sur le support mais se faisait en direct sur la console de diffusion. Ça ne veut pas dire pour autant que cet espace n'était pas intéressant, mais simplement qu'il ne résultait pas de la composition mais d'une rencontre, peut-être réussie, entre ce qui était fixé (l'œuvre sur le CD) et les choix et les actions de "l'interprète" (voir la projection interprétée).

La répartition manuelle des pistes du support lors d'un concert est-elle contradictoire avec la multiphonie ?
> pas forcément... tout dépend de ce qu'a réellement réalisé le compositeur et combien de canaux il utilise. S'il a vraiment composé et fixé le rendu spatial de son œuvre, il y a de fortes chances pour qu'il ne souhaite pas tout détruire à la diffusion ! Il essaiera au contraire de retrouver l'équilibre qu'il a patiemment réalisé dans son studio. À l'opposé, s'il n'a fait que répartir des éléments sonores sur les pistes sans que cela constitue vraiment une écriture, sans que cet arrangement corresponde à ce qui DOIT être entendu, il est alors possible (voir souhaitable !) de compléter ce travail lors de la diffusion. C'est ce qu'il se passe généralement lorsque le support comporte moins de canaux que le système de diffusion (par exemple quatre ou cinq) (voir le concert).

Est-ce que la multiphonie est une technique exclusivement acousmatique ?
> absolument pas, si on utilise le terme dans son sens technique : on peut "jouer spatialement" d'un instrument électronique. Sur ce site par contre, c'est uniquement la fixation de l'espace qui est traitée, donc exclusivement son application en acousmatique. Libre à chacun d'en extrapoler d'autres utilisations s'il le souhaite...

Un DVD-Video encodé en "5.1" est-il multiphonique ?
> tout à fait ! Bien que spatialement limité, ce format  possède l'immense mérite d'être devenu rapidement un standard pour la diffusion de supports domestiques. En tant que tel, il devrait être incontournable pour les acousmates ! Les réalisations pour le cinéma sont par contre souvent très loin d'en exploiter toutes les ressources...

Puis-je acheter un DVD d'œuvres acousmatiques en "5.1" ?
> Bertrand Merlier a réalisé en 2000 un CD sur 5 canaux (encodé en DTS) : infos sur le site de Thélème Contemporain. Un second rassemblant huit compositeurs (Bayle, Bouttier, Barrière, Diennet, Duchenne, Favre, Merlier, Risset) est disponible depuis octobre 2004 ;
> le site La maison acousmate permet de commander mes DVD, d'écouter et de télécharger les œuvres ou des extraits en pentaphonie ;
> l'éditeur canadien Empreintes iMedia propose un DVD en 5 canaux de Robert Normandeau, et il en existe également un très beau de Natasha Barrett (voir les éditions).

J'ai vu plusieurs fois le terme d'octophonie sur des programmes de concert, est-ce le standard en multiphonie ?
> non (et heureusement !). Le relatif succès de ce format vient en partie du nombre de pistes que l'on trouvait sur la plupart des magnétophones numériques, ou des sorties sur les cartes sons pour ordinateurs. Il représente également le minimum de canaux à partir duquel on peut commencer à développer une écriture de l'espace projeté qui ne soit pas trop redondante. Mais il faut bien reconnaître que huit canaux ne permettent pas tellement de subtilité et de variété. Dans les concerts, ces pièces sont souvent projetées sur 16 haut-parleurs ou plus, de manière à ne pas paraître trop limitées par rapport à la diffusion "classique" d'un support stéréo, qui peut, lui, utiliser toutes les enceintes disponibles.

Comment "écrit-on" l'espace ?
> lorsque l'on parle d'écriture de l'espace (terme introduit et définit par Patrick Ascione dans la Revue L'Espace du Son I, voir bibliographie), ou de composition spatiale, cela signifie que ce paramètre, ou ce "critère", est traité avec autant d'importance que les autres aspects de la composition et qu'il peut être inscrit, fixé sur un support. Comme tous les autres aspects du son, il est investit de sens compositionnel, et sa privation fait que l'œuvre est incomplète. Sur le plan technique, le "comment" se fait de très nombreuses manières, et utilise toutes les ressources disponibles des ensembles de microphones, des traitements et des instruments (logiciels), d'hier ou d'aujourd'hui...

De quels outils a-t'on besoin ?
> en plus des enceintes et des oreilles ? Pratiquement tous les logiciels audio actuels permettent d'accéder aux sorties multiples des cartes son (qui en disposent). Par contre, tous ne sont pas également adaptés, et aucun n'est vraiment conçu pour ça, en dehors des applications "surround" (5.1 à 10.2). Il faut être curieux, "bidouiller", accepter de remettre en question certaines habitudes et trouver les méthodes qui correspondent à sa propre manière de penser et de travailler... La série de plugins que je propose apporte un certain nombre de réponses à ces problèmes. Enfin, les machines comme les magnétophones et consoles ne sont aujourd'hui plus guère adaptées à ce travail.

Où et quand assister à des diffusions multiphoniques ?
> aïe, mauvaise question... Sachant que les manifestations publiques proposant des œuvres acousmatiques (concerts et installations) ne sont déjà pas très nombreuses, et que les réalisations multiphoniques y sont encore assez rares, il faut chercher un peu...
> L'INA-GRM produit un cycle de concerts à Radio-France comprenant une bonne part d'œuvres acousmatiques, parmi lesquelles on peut trouver des œuvres multiphoniques
> le GMVL de Lyon propose depuis de nombreuses années des programmes d'œuvres octophoniques dans son Acoustigloo
> le festival FUTURA programme quelques fois des œuvres multiphoniques
> de nombreuses manifestations programment des concerts ou des installations parmi lesquelles on peut, parfois, trouver ce genre de choses : GRAME à Lyon, MIA à Annecy, 38° Rugissants à Grenoble, IIMEB à Bourges, GMEM à Marseilles, Musiques & Recherches à Bruxelles, de nombreux concerts à Montréal etc...
> l'atelier-acousmonium des Rivières, mon lieu de travail, peut accueillir aussi un peu de public : diffusion sur un dispositif 28 canaux de mes œuvres, mais aussi de celles d'autres compositeurs (François Bayle, Marc Favre, Agnès Poisson, Hervé Birolini...). Il est en hibernation pour l'instant, mais il pourra peut-être un jour devenir une petite salle d'acousma permanente ?...

 

Pourquoi fixer
(aussi) l'espace ?

En fait, la question ne se pose que dans le cas des projections publiques sous la forme de concert. Dans les autres circonstances, supports domestiques ou installations, le compositeur réalise toujours intégralement ce que doit entendre le public.
 

Ce qu'on y "gagne" :
- pour l'acousmate des possibilités de composition fantastiques (si, si) ;
- pour l'auditeur... cela dépend comme d'habitude de l'acousmate, de l'œuvre, du respect du dispositif de projection ; mais en ce qui concerne l'écoute domestique (formats "surrounds") il devient possible d'obtenir chez soi une partie de ce qui fait la richesse des projections publiques ;
- une attitude cohérente en ce qui concerne la démarche acousmatique ou "musique concrète" telle que définie par Pierre Schaeffer et que je synthétiserais dans ces termes : "entendre ce qu'on compose et composer ce que l'on entend", quelles que soient les circonstances ;
- une meilleure (?) restitution du son... Ça, c'est hautement variable, et dépend du travail et du talent de l'acousmate !
- un élargissement des "zones d'audition" correctes en situation de concert ;
- la possibilité de diffuser les œuvres sous forme de séances (comme au cinéma) et d'installations, formules à mon avis plus appropriées à cet art que les concerts / spectacles de musique (instrumentale) ;
- l'assurance que son travail ne sera pas déformé par un "interprète" trop zélé... ou incompétent.

Ce qu'on y "perd" :
- la possibilité d'adapter l'œuvre à des dispositifs de projection qui ne correspondent pas à celui de la conception, ceci représente les cas les plus répandus en situation de concert ;
- l'échange aisé des supports avec d'autres artistes, programmeurs... : il faut en effet qu'ils disposent du nombre d'enceintes adéquat et qu'elles soient positionnées aux bons emplacements (en tout cas en projection directe) ;
- la facilité de faire écouter ce qu'on a fait : pareil, il faut le dispositif et le lieu adéquat ;
- la possibilité d'améliorer une composition médiocre (un peu comme en musique instrumentale, lorsque des interprètes géniaux donnent vie à des partitions moroses...).

Les "inconvénients" :
- cela coûte un peu plus cher à produire : 8 paires d'enceintes représentent un investissement plus important qu'une seule, même si elles n'ont pas besoin d'être aussi performantes ;
- surtout : il faut plus de place pour travailler (fini le studio-placard !) ;
- c'est forcément plus complexe (je n'ai pas dit "plus difficile" !) à réaliser : il y a plus de paramètres sonores, techniques et surtout compositionnels à gérer ;
- l'exigence est plus grande en ce qui concerne le dispositif de projection : nombre, position et caractéristiques des enceintes, dimensions, acoustique etc., ce qui n'est pas toujours bien compris ni accepté par les organisateurs de manifestations...
- le risque principal est de trouver encore plus difficilement des occasions de diffuser les œuvres plus d'une fois...